Nous sommes des êtres interdépendants. Acceptons-le !
Bien que ça soit une appellation désuète de nos jours, je suis issue d’une famille ouvrière. J’ai pris conscience tôt de la différence des classes sociales. Toute ma vie, j’ai vu, j’ai lu et été consciente de la réalité des familles ouvrières, des gens vivants des réalités économiques plus difficiles. Certains ont été marqués négativement par leur milieu de provenance, ce n’est pas mon cas. Ma mère me disait : « Il n’y a pas de sot métier, il n’y a que de sottes gens ». J’ai retenu ça d’elle.
Je ne sais pas pour vous, mais moi, je suis convaincue que nous sommes toutes et tous égaux devant Dieu. À contrepartie, lorsque nous vivons en société, celle-ci nous rappelle constamment que l’égalité ne fait pas partie de notre monde. Nous nous définissons souvent par nos emplois, notre salaire, nos études, nos acquis matériels. Certaines personnes sont nées au Nord, d’autres au Sud. On s’entend pour dire que l’égalité des chances n’est pas la même, ne serait-ce qu’au niveau de la longévité des personnes. Même au Québec, les personnes vivant dans les quartiers plus riches vivent plus longtemps que celles demeurant dans les quartiers appauvris.
Comme vous, je suis l’évolution de la pandémie actuelle. Plus le temps avance plus je suis témoin du respect qui semble s’établir concernant tous les corps de métiers. Au début, le premier ministre félicitait les médecins, puis le personnel infirmier, puis les personnes préposées, les responsables de l’entretien ménagé dans les hôpitaux. De jour en jour, monsieur Legault remercie de nouvelles personnes provenant de tous les secteurs d’emplois. Nous nous rendons compte, entre autres, que finalement nous sommes bien heureux d’avoir des personnes pour nous accueillir aux caisses dans les épiceries, dans les pharmacies, puis de l’importance des personnes qui font le transport des aliments…
Le 1er avril, j’écoutais le témoignage d’une femme médecin qui était hospitalisée parce qu’elle avait le COVID-19. Voir cette femme en jaquette d’hôpital témoigner qu’elle-même devait suivre les règles et attendre le déroulement des événements nous ramène les deux pieds sur terre. Cette femme médecin était elle-même dans une situation inconnue. Une autre femme, quelques jours avant, chauffeuse de camion disait : « Aujourd’hui les camionneurs et camionneuses nous sommes des héros, demain quand tout cela sera fini, nous redeviendrons des zéros ». Sa réaction en disait gros sur la façon dont elle perçoit le regard des autres sur son métier.
Lorsque tout cela sera derrière nous, j’espère que nous nous rappellerons que nous étions tous et toutes dans le même bateau, que nous devions compter les uns sur les autres, que nous avions eu besoin les uns des autres.
Lorsque tout cela sera derrière nous, j’espère que nous nous rappellerons que nous sommes interdépendants les uns des autres, que cette expérience de pandémie aura touché tout le monde, dans le monde, et ce, sans égard à notre statut social et qu’il n’y a pas de sot métier.
Isabelle Béchard, pastorale sociale
Paroisse Saint-Jean XXIII, Saint-Hubert
Paroisse La Résurrection, Brossard
P.-S. Je vous invite à le lire l’article en cliquant sur le lien suivant. Il m’a été référé par une amie. Bonne lecture !
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