Dans l’évangile de ce dimanche, les pharisiens flattent Jésus en lui déclarant qu’ils le considèrent comme un homme vrai, qui enseigne le chemin de Dieu en vérité, qui ne se laisse pas influencer et qui ne considère personne en se fiant aux apparences.
Leurs flatteries font partie d’une stratégie pour mettre Jésus dans l’embarras.
Les pharisiens lui posent une question-piège:
« Est-il permis, oui ou non, de payer l’impôt à César, l’empereur? » (Mt 22,17)
Jésus n’est pas dupe, il est conscient de leur manège, il dénonce leur hypocrisie :
« Hypocrites ! pourquoi voulez-vous me mettre à l’épreuve? » (Mt 22,18)
Jésus les traite d’hypocrites, car cette question est déjà résolue puisque tous payent l’impôt à l’empereur romain, ils n’ont pas le choix, sinon ils seraient hors-la-loi.
De plus, Jésus sait qu’ils désirent le coincer : s’il répond non à cette question, il sera considéré comme un opposant au pouvoir de Rome qu’il faut arrêter et même exécuter. S’il répond oui, il prend parti pour l’occupant romain et sera vu comme traître vis-à-vis du peuple juif. Dans les deux cas, Jésus se fait des ennemis qui pourraient nuire à sa mission.
Alors, Jésus demande aux pharisiens de lui présenter une pièce de monnaie.
Certes, le denier qu’ils lui présentent porte l’effigie de l’empereur, mais l’être humain porte en lui l’empreinte de Dieu puisqu’il est fait à son image et à sa ressemblance (Gn1,26)
c’est sans doute ce qui inspire la réponse de Jésus :
« Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu.» (Mt 22,21)
Jésus ne tombe pas dans le piège des pharisiens, mais il n’évite pas leur question. Par sa réponse très judicieuse, Jésus affirme l’importance du culte à rendre à Dieu, mais il tient aussi compte de l’aspect politique, César possède le pouvoir, donc l’impôt lui est dû. D’ailleurs, le Royaume de Dieu ne rivalise pas avec celui de César, puisqu’il est d’un autre ordre; comme l’a dit Jésus: « Mon Royaume n’est pas de ce monde » (Jn 18,36).
Bien sûr, nous sommes citoyens du monde, mais plus encore, nous sommes citoyens du Royaume que Jésus est venu inaugurer. Le Royaume de Dieu est déjà là au milieu de nous, il est comme une semence qu’il nous appartient de faire croître en ce monde où nous vivons.
En nous engageant à construire une société plus juste et plus humaine, nous contribuerons à faire grandir le Royaume de Dieu; c’est ainsi que nous pourrons rendre à Dieu ce qui est à Dieu.
En cette journée mondiale des missions, accompagne-nous Seigneur!
Fais de nous des disciples-missionnaires au cœur de feu.
Donne-nous de faire grandir ton Royaume en notre monde.
Micheline Vaillancourt Gagnon, 22 octobre 2023.
29e dimanche ordinaire A – Évangile (Mt. 22, 15-21)
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