La parabole du figuier rapportée à la fin de l’évangile d’aujourd’hui attire mon attention, elle est pour moi porteuse de sens.
Nous pourrions parler d’un pommier plus significatif pour nous québécois.
Le propriétaire du verger est impatient de voir le pommier porter du fruit.
Après trois ans sans fruits, il demande à son ouvrier de le couper, mais celui-ci propose d’attendre une autre année. Il croit qu’en bêchant, en lui mettant de l’engrais, le pommier pourra donner de bons fruits la saison prochaine.
Cet ouvrier patient garde espoir en la fécondité du pommier, il n’est pas prêt à baisser les bras immédiatement.
Son attitude symbolise la patience de Dieu à notre égard, un Père aimant qui croit en nous et nous sait capables de porter du fruit.
Dieu est patient avec nous, il nous laisse du temps, il respecte notre rythme et notre liberté.
Il accepte nos lenteurs à comprendre et à nous convertir et il garde foi en nous, car l’amour ne renonce jamais.
La confiance et l’indulgence de Dieu envers chacun de nous ravivent notre espérance.
Nous sommes invités nous aussi à la patience et à l’indulgence envers nos frères, même dans les cas où le présent et le passé ne semblent pas justifier l’espérance.
Apprenons à accepter les lenteurs de la croissance et à garder foi en la capacité de chacun de produire du fruit.
Il m’est arrivé d’entendre des personnes dire :
« Il n’y a rien à faire avec cet enfant -là! »
Comment peut-on prononcer une telle affirmation?
Un enfant plus encore qu’un adulte est en processus de croissance, donc en constante évolution. Un regard confiant qui croit en lui sera une motivation, un dynamisme qui le stimulera à se dépasser.
Au contraire, un regard réducteur qui l’enferme dans ses limites l’empêchera de grandir, d’aller plus loin.
Chaque être humain a besoin de savoir que quelqu’un croit en lui et a confiance en sa capacité de grandir et de produire de bons fruits.
Seigneur, donne-nous d’être un reflet du regard d’amour et de confiance que tu poses sur chacun de nous, un regard de bienveillance qui donne vie.
Ouvre notre cœur, afin que nous puissions croire en la capacité de grandir de chacune des personnes que nous rencontrons.
Aide-nous à encourager et à soutenir plutôt que de blâmer et condamner.
Apprends-nous la patience d’accepter les lenteurs de la croissance.
Donne-nous de croire en l’autre comme tu crois en chacun de nous.
Amen
Micheline Vaillancourt Gagnon 3e dimanche du Carême – Évangile (Lc 13, 1-9) 20 mars 2022
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